La stratégie médias sociaux de la Société Générale pour sa marque employeur

Franck La Pinta est Responsable Marketing Employeur et RH 2.0 de la Société Générale. Il s’occupe donc de la “marque employeur” ! L’entreprise vient de lancer une Web TV pour donner des conseils aux candidats. Quelques experts ont été interviewés en particulier Jacques Froissant.

Je vous propose dans ce billet mon interview sur la gestion de sa e-réputation professionnelle et une présentation d’une partie de la stratégie médias sociaux de la Société Générale pour sa marque employeur :

Source : http://careers.socgen.tv/node/431

Dans le texte ci-dessous, Franck nous explique le contexte stratégique de cette vidéo :

En compléments des informations traditionnelles qu’un candidat s’attend à trouver sur un site de recrutement (offres disponibles, politique RH, présentation des métiers…), j’ai souhaité développer des contenus pour permettre aux candidats d’être plus performants dans leurs recherches. D’où la création d’un espace coaching dans careers, avec conseils d’expert, modules de préparation à l’entretien avec webcam et avatar et enfin une aide à la création de CV.

C’est dans ce même esprit que nous avons lancé :

  • Notre compte Twitter il y a un peu plus d’un an. Ce compte est le premier compte Twitter d’une entreprise du CAC dédié aux RH. Il  propose des infos sur le marché de l’emploi, des conseils, des actus sur le secteur bancaire et le Groupe SG. Nous faisons bénéficier aux candidats d’une veille sur l’emploi et les RH que l’on fait au travers de plus d’une centaine de sources (sites, blogs, médias…)
  • Une page Facebook dédiée à l’alternance car cette plate forme est cohérente en terme de classe d’âge et d’usage avec la population que nous ciblons, et parce qu’il est apparu dans notre veille à la fois une forte attente d’infos sur l’alternance de la part des étudiants et en même temps une absence de sources d’info qui répondent à des questions très concrètes. Plutôt que d’être les seuls à donner des infos sur l’alternance, je préfère adopter une approche de dialogue plus collective où chacun peut poser ses questions ou partager ses expériences dans le choix de l’école, de l’entreprise, etc.

Dans le même esprit, nous avons décidé d’être beaucoup plus présents (cela va commencer dans les semaines à venir) sur les réseaux professionnels comme Linkedin et Viadeo. Nous sommes toujours dans cette logique de s’ouvrir vers l’extérieur et d’initier des espaces de discussions sur des sujets bien précis.

Ce dispositif aide/conseil a été complété depuis le printemps par une nouvelle chaine “conseil d’experts” sur notre web TV. Dix experts ont été sollicités sur leur domaine de compétence. Pour la prochaine vague d’interviews, je voudrais  solliciter des candidats pour connaitre les sujets qu’ils souhaitent voir traiter. Enfin, prochainement, une nouvelle chaine sera lancée, cette fois davantage destinée aux étudiants, et dans une approche très pédagogique.

On ne peut que saluer cette stratégie médias sociaux cohérente et pertinente.

Merci à Franck pour cette vidéo et à Sophie Girardeau qui a réalisé l’interview 😉

Transcript de cette vidéo :

1) Comment construire sa réputation ?

D’abord la réputation, c’est en fait la perception que les gens ont de notre identité professionnelle. Donc cette perception, évidemment, elle est subjective. C’est l’image que je renvoie à mon interlocuteur.

La façon de construire sa réputation est la même depuis très longtemps. C’est être capable de créer un réseau de référence, de personnes avec qui on a travaillé, où si on a eu des interactions, parce que ça peut être aussi des références sociales. On a des actions réussies, et on peut demander à ces personnes de rédiger des recommandations. Il faut guider la personne qui rédige cette recommandation, pour qu’elle ne vous fasse pas une recommandation dithyrambique du style : « il est génial, c’est un mec fantastique » parce que fantastique, ça ne valide ni une aptitude métier, ni une compétence, ni une expertise, ni une qualité humaine.

2) Comment surveiller sa réputation ?

Comment surveiller sa réputation ? Avant c’était très simple, il suffisait de vérifier ce qu’on disait soi-même. C’était souvent en face-à-face, donc à la limite les paroles s’envolent. Mais aujourd’hui, ça prend une toute autre dimension avec ce qu’on appelle le web 2.0, parce que c’est un espace participatif dans lequel n’importe qui peut dire n’importe quoi, en citant nominativement n’importe qui. Donc la surveillance devient quelque chose de fondamental, évidemment dans tous les espaces numériques, que ce soit la blogosphère, la twittosphère, les réseaux sociaux comme Facebook.

Donc aujourd’hui, il faut réellement mettre en place un système de surveillance de sa réputation, de sa réputation tout court, parce qu’en fait, ce qu’on va faire dans nos activités sociales va avoir un impact sur notre vie professionnelle, donc éventuellement sur notre recherche d’emploi. Pour surveiller, il faut utiliser un certain nombre d’outils, la plupart sont gratuits. En tout cas, au niveau d’une personne, on peut se limiter à des outils gratuits. Par exemple, créer des alertes sur Google Alertes. Il suffit d’avoir un “google account”, et à partir de là, on peut créer des alertes. Donc ce sont des emails qui vont venir vous alerter dès que votre prénom et votre nom sont cités sur Internet.

3) Comment défendre sa réputation

Il faut se défendre dans trois cas. Le premier, c’est l’atteinte à la vie privée. Les délits presse. Et puis, il y a aussi le droit à l’image. C’est-à-dire qu’on n’a pas le droit de publier une image de vous sans votre autorisation.
Alors comment se défendre ? Il y a trois situations. La première c’est, on se défend à l’amiable. C’est-à-dire qu’on contacte l’auteur du contenu qui nous cite nominativement et on lui demande, je dirais, « aimablement », de bien vouloir modifier le contenu qui a été publié. La deuxième, c’est un peu l’échec de la procédure à l’amiable, c’est la procédure judiciaire. On va engager une poursuite mais il faut qu’il y ait un fondement sur un délit de presse, une atteinte à l’image ou à la vie privée. Là on s’embarque potentiellement dans un procès qui peut durer jusqu’à deux ans. Et puis, il y a une autre technique. Vous connaissez l’expression « noyer le poisson ». Aujourd’hui, on peut noyer l’information négative sous une masse d’informations positives. Défendre sa réputation, ce n’est pas forcément essayer d’éliminer toutes les informations négatives. C’est essayer d’éliminer les informations qui ne sont pas cohérentes avec son identité professionnelle ou avec son projet professionnel.

Parce que votre entourage peut manquer de bon sens numérique en publiant des contenus de votre vie privée que vous avez publiés. Parce qu’il peut y avoir des bugs informatiques. Parce qu’il peut y avoir du piratage. Parce que les conditions générales d’utilisation des services changent régulièrement. On ne peut pas s’en remettre aux services qui existent pour protéger notre vie privée. C’est une responsabilité individuelle.

Le recrutement 2.0 vu par Loïc Le Meur

Dans l’émission « On revient vers vous » diffusée sur Cadremploi.fr, vous trouverez une interview très intéressante de Loïc Le Meur sur le recrutement 2.0. Il explique en particulier comment il a recruté un de ses collaborateurs par tchat !

Je partage son avis lorsqu’il recommande de laisser un maximum de traces sur le web : “C’est le meilleur moyen de se faire repérer sur ses compétences”. Comme je l’ai dit dans mon livre : “le pire qui puisse vous arriver sur Internet n’est pas de laisser des traces dangereuses pour votre identité ou négatives pour votre réputation à travers un blog ou un forum. Le pire serait que l’on ne trouve aucune trace de vous, que vous n’ayez pas de réputation numérique.”

Les pratiques de Loïc sont nouvelles, déroutantes mais il incarne à mon avis le futur du recrutement.

Source Cadremploi.fr

Recrutement 2.0 & Vie numérique

Depuis la sortie de mon livre sur le Personal Branding en mars 2009, j’ai fait beaucoup de conférences un peu partout en France (bientôt en Belgique et au Québec). Presqu’à chaque fois, j’avais au moins un recruteur dans les participants qui venait me voir à la fin de la conférence. Vérifiant que personne ne l’écoutait, il me glissait : “Vous alertez les participants sur les risques potentiels de l’invisibilité sur Internet. Vous êtes trop prudent. Chez nous, on google le candidat retenu pour un entretien et s’il est invisible sur Internet, son CV part directement à la poubelle”. Intéressant mais qui me croira si je publie ça sur mon blog ?

Une étape a été franchie lors de la conférence de l’ESCP-Europe fin septembre 2009. Pour la première fois devant tous les participants, un recruteur, Ludovic Massuel, Managing Director de Antal International, a pris la parole pour expliquer sa position. Je lui ai aussitôt demandé s’il était d’accord pour mettre par écrit son témoignage. Il m’a répondu “OK” et il l’a fait ! Voici son témoignage (copier coller du commentaire fait sur le billet lié à la conférence ESCP-Europe) :

“J’ai assisté à cette conférence d’Olivier Zara.

Ce qu’il souligne comme nécessité de “travailler et gérer son identité numérique” est vrai et de plus en plus vrai à chaque jour qui passe.
En tant que “Executive Search”, c’est-à-dire Cabinet de Recrutement par approche directe, j’ai témoigné de l’importance que nous accordons désormais aux parcours professionnels décrits dans les outils de réseaux sociaux tels que LinkedIn ou Viadeo.

Nous (recruteurs) commençons à être formés pour réaliser des recherches ciblées et pertinente dans ces réseaux et apprécions la vitesse d’identification et de mise en contact avec des candidats.

Même si les secteurs dont je m’occupe (IT, Télécommunications et Conseil) sont des secteurs où les individus sont parmi les plus avancés dans le maniement des outils “High-Tech” et ou l’absence d’un profil sur un des réseau devient “suspect”, on a de plus en plus tendance à aller également en chercher sur d’autres secteurs (Finance, RH, etc.).

En espérant que ce commentaire vous incite à participer à ses conférences (ou peut-être acheter son livre que je n’ai malheureusement pas eu encore le temps de lire …)”

Depuis fin septembre, d’autres recruteurs ont pris position de la même manière lors d’interviews ou sur leurs blogs. J’en déduis que les usages et finalement les mentalités changent rapidement dans le sens que j’anticipais dans mon livre. Nous ne sommes de toute façon plus vraiment dans une émergence mais une réalité quotidienne en Amérique du Nord où je réside.

Biographie de Ludovic Massuel

Commençons par le plus important, son blog : http://lmassuel.wordpress.com

En tant que membre de l’association des anciens de l’ESCP-Europe, il intervient comme “Expert Emploi” afin d’aider les jeunes diplômés à se situer au mieux par rapport aux entreprises et au monde du travail en général durant cette période agitée économiquement et dans le cadre d’une action d’envergure de l’association : le “pack Anti-Crise”.

Le cabinet parisien qu’il dirige est spécialisé sur les secteurs de l’Informatique, des télécommunications et du Conseil ainsi que sur les métiers de la Vente et du Marketing. Le cabinet appartient à un réseau International (Antal International Network) formé de 60 cabinets répartis sur plus de 30 pays.

Il a occupé des postes variés allant du DBA au Manager d’équipe Avant-vente software en passant par le Management d’équipes de Technical Account Manager, expert CRM, Architecte Technico-Fonctionnel, Directeur de Projets internationaux en implémentation de structures Off-shore, etc.

Tout ceci lui permet d’appréhender au mieux les caractéristiques précises des différentes contextes d’opérations des collaborateurs de talent qu’il trouve et sélectionne pour ses clients.

Ludovic Massuel est Ingénieur ESTIT-ITR-HEI et diplômé MBA ESCP-EAP.

Quand les recruteurs utilisent les réseaux sociaux…

A lire sur http://catpointzero.com/breve-45-des-recruteurs-utilisent-les-reseaux-sociaux/ (ne ratez pas le dessin)

45% des recruteurs américains utilisent les réseaux sociaux pour en savoir plus sur les candidats (contre 22% l’an dernier, ça va vite !).

35% des recruteurs auraient déjà décidé de ne pas retenir un candidat à cause d’informations trouvées sur ces sites.

Source : MarketWatch

Recrutement & Personal Branding

Marilyne Lacaze est consultante en recrutement pour un grand cabinet de recrutement international présent dans 27 pays et blogueuse. Elle vient de publier un billet pour donner son avis sur mon livre et apporter sa contribution sur le Personal Branding en tant qu’experte du recrutement.

Je vous invite à lire l’intégralité de son billet sur son blog :

http://marilyne.blogpremium.com/2009/Avril/27/personnal_branding___deontologie_des_recruteurs_.html

Voici quelques points clés :

1. Il n’est pas déontologique pour un recruteur / employeur de discriminer un candidat sur des facteurs extra-professionnels (âge, sexe, apparence, vie privée,…) mais il n’est pas interdit de le googler !

2. Parmi les traces numériques gênantes d’un candidat, Marilyne cite :

– Les photos d’un candidat 100% dénudé pour un calendrier juste avant de le rencontrer en entretien en face à face … (dur ensuite de garder son sérieux).

– Un article de presse stipulant que la candidate, directrice commerciale d’une grosse société de cosmétiques en Angleterre vient d’être licenciée pour faute (Je comprends mieux pourquoi elle était prête à accepter 25% de salaire en moins en rentrant en France).

– Un jeune candidat a failli ne pas être reçu par l’un de mes clients car il n’avait pas remis à jour son profil Viadeo sur lequel était indiqué qu’il était stagiaire Chef de Produit, alors qu’il était passé Chef de Produit  en titre depuis près de 2 ans.

3. Sa conclusion : “[…]. Donc le Personal Branding s’impose et autant vous y prendre lorsque l’on est encore « en veille » et pas « en écoute active » sur le marché du travail car il sera trop tard  pour vous  forger une identité sur internet.”

N’hésitez pas à me contacter si vous souhaitez partager vos idées ou expériences sur ce blog !